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Eloge du maquillage.

13 février 2007

Il me plaît d'inventer des liens logiques et de te voir tomber de tes talons de 15. // The house of jealous lovers.

J’écoutais Pink Floyd et nous tournions en rond.

Au réveil je n’ai pas compris, alors j’ai crié. Quand je ne comprends pas je cris.

La matinée s’est ainsi agencée autour de ce hurlement, la famille perdue dans son nouvel environnement, tournant, arpentant les couloirs, et se demandant quelle en était la motivation, échafaudant toutes sortes de théories plus ou moins extravagantes, comme si soudainement leur vie ne fut plus conditionnée que par cette interrogation

–un hurlement déchirant paraît-il, mais je ne me souviens pas –

et j’écoutais Pink Floyd.

(une phrase étonnamment longue)

Il faut aussi dire qu’il pleuvait, ce qui donnait cette atmosphère si singulière, comme dans un film de cinéma expérimental en VO. Les draps sont propres, les murs sont blancs, et inversement les draps sont blancs et les murs sont propres –à vrai dire, tout est blanc et propre, ce qui pourrait donner des chiasmes peu signifiants, les draps sont propres blancs sont les murs. Oui, voilà.

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« Les gens ont peur de se retrouver sur les autoroutes de Los Angeles. »

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En vérité il faut me hâter de polluer cet environnement trop neutre. Comme dans l’autre endroit, le sol se jonche peu à peu de disques, les livres s’empilent à mon chevet, les magazines gisent déjà près du lit, et les murs se maculent d’images.

Non pas que je me complaise dans le chaos, mais enfin si, peut-être, cela a quelque chose de rassurant. Il faut alors

« Penser le désordre comme une mise en ordre nécessaire »,

pour emprunter les mots de je ne sais qui, C. ne le sait pas non plus.

Je ne suis point trop enthousiaste, aussi ma chambre d’un blanc irréprochable ne me donne que maigre matière à critiquer

-en outre elle m’effraie un  peu.

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200cy3

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Mon beau miroir me dit que je suis la plus belle, heureusement.

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Il me dit aussi que je devrais couper mes cheveux, mais enfin, il semblerait que j’ai d’autres préoccupations, et je vais à Paris en fin de semaine.

(Aussi dois-je réfléchir à la manière de retrancher d’incommensurables envies besoins dans un espace-temps limité.)

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Au plaisir, L.

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26 janvier 2007

Ainsi, tout le monde aime le vernis rouge.

J’ouvrai la porte en songeant que bientôt ça en serait une autre, ailleurs. Après tout, quelle importance. Pour l’instant j’ai froid et il semblerait que mes doigts se nécrosent.

J’entre. Je suis peut-être malade. L’idée m’effleure et instantanément m’alarme. Oui, je suis blanche, rouge, noire ; ma peau, mon nez, mes yeux. Ou plutôt mes pommettes, car le khôl coule dilué par les larmes, qui ne sont ni des larmes de joie ni de tristesse ni de folie, mais des larmes de froid. Cette distinction ne rend pas le portrait plus charmant.

La couleur est trop explicite.

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En y réfléchissant, il est vrai que je m’habille plus en fonction de l’humeur que du temps ; peut-être que je paie cette fantaisie. Je n’aime pas l’idée que Je puisse être malade.

Le premier geste en rentrant, avant de se débarrasser des nombreuses couches de vêtements qui me pèsent, est donc de mettre l’eau à bouillir.

Je pense à cette matinée qui eût pu être meilleure. Qui eût pu être pire, de la même manière. J’aurais du.

-Mais le conditionnel passé est un temps détestable, aussi ne l’emplois-je plus depuis un certain temps. Ne pas ressasser. (Ou si peu.) De toute façon je ne me souviens plus de la suite de ma phrase.-

L’eau boue.

Quelques instants plus tard le thé coule sur le mur.

-Comment se fait-ce-

Peu importe. L’image est intéressante, une photo est prise, deux. Résultat décevant.

Soudainement frappée de conscience, je prends une éponge, et éponge.

Alors je me dis que je devrais dormir, parce que je suis fatiguée. Un paradoxe naît du fait, si réjouissant, qu’il neige, et du fait que je me sente, intérieurement, si lasse.

Je me revois quelques minutes plus tôt, marchant dans la rue. Je ne prends pas la peine de me déshabiller. Le froid était vraiment saisissant. Je m’étends. Le visage se figeait sous sa vive atteinte. Je suis sûrement malade. Mon visage se figeait, je suppose. Et les yeux me brûlent, et mon crâne est lourd. Ma bouche est sèche et les frissons m’étouffent.

Et ces sensations paraissent si grossières à côté du subtil délice procuré par le froid glaçant mes lèvres.

Sans_titre

Je n'ai que faire de Nicole Richie et Rachel Zoe.

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Ainsi donc je pense que, comme moi, mon Longchamp vert est fatigué ; mais que, comme moi, je ne pourrais sûrement jamais me résoudre à en changer.

De toute façon je n’en ai pas envie et puis ma phrase est douteuse, mais je n'ai pas envie d'en changer non plus. C'est tout.

Là, présentement, j’ai juste envie d’un thé.

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Et de me faire couper les cheveux.

Et d’un autre trench.

18 janvier 2007

Et moi j'essaie de saisir.

"L’artiste est le créateur de belles choses.

Révéler l’art et dissimuler l’artiste, tel est le but de l’art.

Le critique est celui qui peut traduire en une autre manière ou une autre matière les impressions que créent sur lui les belles choses.

Le mode autobiographique est la forme de critique la plus haute, mais aussi la plus basse.

Ceux qui trouvent à de belles choses des significations laides sont corrompus sans être séduisants. C’est là une faute.

Ceux qui trouvent à de belles choses des significations belles sont les gens cultivés. D’eux on ne doit pas désespérer.

Ceux pour qui les belles choses ne signifient que Beauté sont les élus.

Il n’existe pas de livre moral ou de livre immoral. Un livre est bien écrit ou mal écrit, un point, c’est tout.

La haine du XIXe siècle pour le réalisme, c’est la rage de Caliban découvrant son visage dans un miroir.

La haine du XIXe siècle pour le romantisme, c’est la rage de Caliban ne découvrant pas son visage dans un miroir.

La vie morale de l’homme constitue une partie de la matière sur laquelle travaille l’artiste, mais la moralité, pour l’art, réside dans l’usage parfait d’un médium imparfait. Aucun artiste ne désire prouver quoi que ce soit. Même des choses vraies peuvent être prouvées.

Nul artiste n’a de sympathies éthiques. Chez un artiste, toute sympathie éthique est un maniérisme impardonnable.

Nul artiste n’est jamais morbide. L’artiste peut tout exprimer.

Pensée et langage constituent pour l’artiste des instruments de son art.

Du point de vue de la forme, le paradigme de tous les arts et l’art du musicien. Du point de vue du sentiment, c’est le métier de comédien.

Tout art est à la fois surface et symbole.

Ceux qui plongent sous la surface le font à leurs risques et périls.

Ceux qui déchiffrent les symboles le font à leurs risques et périls.

C’est le spectateur, et non la vie, que reflète en réalité l’art.

La diversité des opinions suscitées par une œuvre d’art prouve que l’œuvre est neuve, complexe et d‘importance vitale.

Quand les critiques ne sont pas d’accord entre eux, l’artiste est en accord avec lui-même.

On peut pardonner à un homme d’avoir réalisé une chose utile dès l’instant où il ne l’admire pas. La seule excuse à la réalisation d’une chose inutile, c’est qu’on l’admire intensément.

Tout art est parfaitement inutile."

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PEUX-TU CONSTRUIRE UN SYLLOGISME SUR CETTE DERNIERE PHRASE EN CONSIDERANT QUE TU ES PARFAITEMENT INUTILE: NON,

TU N'ES PAS UNE OEUVRE D'ART.

Qui plus est, ç'eût été un sophisme.

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Elle lui dit sur le ton le plus détaché du monde qu'el[l]e était haïssable.

Ce à quoi el[l]e répondit tout aussi nonchalamment :

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« Mes collants sont troués. »

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Et c'était vrai; ce qui constituait, en soi, un des drames les plus intéressants qu'il lui ait été donné de vivre durant sa courte existence.

25 décembre 2006

Ode au matérialisme./I've got to shake shake shake.

Il semblerait que ce soit Noël.

Oui, vomissez.

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« Xmas' Look:

Neo dark pour celles qui n’aiment pas noël, on fait la tête on refuse les cadeaux on ne parle pas à table et surtout, ON NE SOURIE PAS. Et cela, tout de noir vêtue. Mais avec une culotte rouge, c’est Noël tout de même. »

-2 days before Christmas-

"Je songe à ce pantalon somptueusement coupé -ce n’est pas un slim- que je me délecterai de porter avec un simple t-shirt blanc, alors me vient à l’esprit toute une série de dates très signifiantes, pour la plupart des gens synonymes de retrouvailles, de conflits familiaux, de fêtes : 24, 25, 31 Décembre. Personnellement je pense à la concrétisation de ma liste, ainsi je constate ma déficience sentimentale et en suis presque attristée. Je me demande s’ils auront trouvé ma robe Chloé.

Presque." 

Finalement, Noël arriva et j'optai pour une simple chemise blanche.

Je me demandai si un des invités avait prévu de tous nous assassiner. A vrai dire, il eut été excusable, céder à un tel élan dans un tel contexte n'aurait rien eu d'insensé. L'air respire -un peu- l'hypocrisie et -beaucoup- l'ennui. En ce qui me concerne du moins, puisqu'on dirait que personne ne tienne trop l'alcool, l'atmosphère est donc plus détendue qu'elle ne devrait l'être.

Je n'aime pas le foie gras, ni les huîtres, ni le caviar. J'aime le magret, mais pas quand il est fourré au foie gras. Délire de traiteur ou délire de Picard, reconnu ou pas, je ne saurais dire: le fait est que c’est infâme.                        

J'exècre la traditionnelle bûche. Je m’ennuie.

Alors je me surprends à penser à ces huîtres, je remarque d'abord que c'est un drôle d'animal, puis je me demande si elles trouvent quelque plaisir à mourir aspergées d'acide. Cela m'évoque ces photos d’attaques au napalm de 44, je suppose donc que non.                        

Les conversations semblent s'orienter vers la politique en général, et bien que ça ne soit pas un sujet qui m'intéresse particulièrement cela reste assez drôle. Dix minutes et deux bouteilles de vin rouge plus tard -je tiens mieux l'alcool qu'eux- il m'est impossible de dire quel est le sujet de conversation, mon papa l'analyse assez bien: c'est devenu une question de décibels.                  

Cadeau minute; je suis autorisée à m'éclipser. 

Je cherche un intérêt à ce repas, il m'apparaît comme évident qu'il n'y en a pas.

Quoi qu'à y réfléchir, le vin était bon.

Ils n'ont pas trouvé ma robe.

IMG_3185_2_ 

On me harcèle. Période de l’année impliquant le plus de questions existentielles :

Vais-je garder ce sac ?

Oui, vomissez.

Il semblerait que ce soit Noël. 

24 décembre 2006

Horreur Sympathique.

Laura

Et jamais personne ne sut pourquoi L. arrêta de mettre du sucre dans son thé.

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Eloge du maquillage.
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